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Nos émotions voyagent !

Dernière mise à jour : 12 juin 2022


Le mot "émotion" provient du latin ex-movere : sortir à l'extérieur. Nous y reviendrons... Mais saviez-vous que les neuroscientifiques ont démontré qu'elles "voyageaient" dans notre cerveau ? Explications !


Plusieurs neuroscientifiques, dont A. Damasio, ont réussi à prouver que nos facultés cognitives étaient fortement influencées par nos émotions et notre état émotionnel. A tel point que ce neuroscientifique mondialement réputé indique même que notre raisonnement est en partie conditionné par nos expériences émotionnelles antérieures. Il évoque alors la théorie des marqueurs somatiques.


En conférence et en formation, je traduis régulièrement cette découverte par une métaphore : le voyage des nos émotions.


Oui, nos émotions voyagent dans notre cerveau !

Quand nous ressentons une émotion suite à un événement extérieur ou une pensée, notre corps réagit. On distingue alors deux grandes possibilités de voyage.


Action - Réaction !

Un bruit dans la rue et hop notre corps fait un bond en arrière ! Une image émouvante d'un film et sans nous en rendre compte, nos larmes coulent des yeux! une parole malheureuse prononcée par une personne et subitement la réplique surgit ! La vue d'un serpent et c'est immédiatement soit la panique, la fuite ou l'attaque.

Depuis des millénaires, ce raccourci nous a bien aidé à vivre et à survivre face aux dangers. Notre cerveau reptilien cache un micro mécanisme qui réagit instantanément à une situation grâce aux émotions associées à une mémoire "approximative" car il faut que ça aille vite, très vite, et bien sûr cela provoque le changement de notre physiologie (cœur, muscles, organes, nerfs).

De ces facultés, nous avons pu aussi en retirer d'autres avantages. L'apprentissage de certains métiers ou bien des disciplines sportives et professionnelles a ancré des automatismes et des réflexes. Nous agissons, là aussi, sans réflexion.

Je reviens sur cette mémoire "approximative". Depuis notre enfance, nous engrangeons des tas de stimuli et des expériences. Inconsciemment, nous enregistrons dans cette "boite noire", un nombre incalculable de données. Le bât blesse lorsqu'il s'agit de l'approximation... Notre cerveau n'a pas le temps d'analyser correctement la situation et la réaction se fait instantanément ; ce qui provoque souvent des regrets voir de l'auto moquerie.


"Ouf ! On a eu peur !" réagissait une tablée de personnes âgées au son du bruit de canon.

Nous étions assis tranquillement, en plein air, à la table d'un restaurant au cours Saleya à Nice quand tout à coup, un coup de canon retentit. Les niçoises assises à côté ont littéralement sauté de leurs chaises. Sachant qu'il était midi ce samedi, cette détonation nous rappelait simplement l'heure, comme à l'habitude depuis des dizaines d'années. Surpris, je regardais les personnes avec un air interrogateur. L'une d'entre elle m'a répondu en souriant et visiblement gênée : "Oh vous savez, avec tous ces actes terroristes, on ne sait plus à quoi s'attendre". Effectivement, et malheureusement, quelques jours auparavant, Nice connaissait son pire attentat lors d'un 14 juillet.

En quelques jours, ces personnes, qui avait probablement vécu toute leur vie à Nice, avait ancré un danger dans cette fameuse "boite noire".


L'émotion en deux temps !

Un des moyens est de faire suivre nos émotions par un chemin qui existe dans notre cerveau. Comme tout voyage, il nous faut un véhicule. Et ce véhicule est la conscience d'un mot : celui de l'émotion que nous ressentons.

Si nous nous exerçons, à chaque fois, à repérer les signes de notre corps, à comprendre ce qui nous fait passer d'un état vers un autre, et que nous arrivons à déterminer l'émotion, nous avons fait l'essentiel.

Une fois l'émotion repérée, "J'ai peur", "je suis triste", "je suis en colère", elle voyage.

Ce voyage fait une halte dans la zone du raisonnement. Cette temporisation nous permet d'analyser la situation et de prendre la mesure des actions à prendre. Car, oui, il faut faire quelque chose. L'émotion doit être exprimée.

Passée par la case raison, les mots employés, les gestes, l'action, seront appropriés et permettront de garder des relations saines, au moins pour vous.


Le terminus n'est pas la bonne option.

Parfois, la personne n'a pas saisi l'occasion d'exprimer l'émotion ou ce qu'elle ressent à la bonne personne. Aller voir une tierce personne ne compte pas, je reviendrai sur ce point lors d'un post sur le triangle infernal. Souvent, il existe une série de mécanismes d'évitement comme l'intellectualisation, bouder, manipuler, fuir,... Il existe plus de cinquante façons d'éviter d'exprimer l'émotion. Et plus rarement, la situation peut être tellement traumatisante que cela provoque un blocage.

Dans les deux premiers cas, notre émotion, après avoir fait un arrêt quelques jours, continue son voyage. Et devinez ou il se termine ?

Dans la boîte noire, notre mémoire dure qui nous fait réagir à chaud.


Conclusion

Notre intelligence émotionnelle peut se développer tout au long de notre vie. A force d'entraînement à faire voyager nos émotions vers notre zone de réflexion, nous contribuons, non seulement à nous sentir physiquement et moralement en forme, mais aussi à entretenir des relations résonnantes avec les autres.

Nous avons créé les aventures de Oya et Simba, basées sur ce chemin des émotions, pour permettre aux enfants d'acquérir les différentes compétences en intelligence émotionnelle.

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